Qu’en étaient-il de ces forces du maquis éparses dans cette zone boisée du Nord ouest roannais ?
Elles sont de diverses origines. On note au début un maquis des MUR ( Mouvement unifié de la résistance)
dépendant de Londres. Un maquis FTP (FN : Front national) d’origine communiste nommé Vaillant Couturier
constitué par des membres du parti qui recrutera un bon nombre d’éléments dans les rangs des MUR/AS , profitant
d’une scission de ce groupe, scission provoquée par l’attitude ambiguë du chef de secteur roannais Thomasini qui
se révèlera incompétent malgré les efforts de Gentgen. A L’origine le souci de Bernheim qui se réfugia à Lyon et
fusillé par la suite, était de créer des maquis MUR/AS dans le Roannais. Il serait fastidieux d’énumérer tous les
avatars et les vicissitudes des différents groupes qui s’installèrent et disparurent ; la succession de chefs plus ou
moins compétents, malgré les efforts de Gentgen.
Au début 1944 il ne reste rien de ces premiers éléments de maquis MUR/AS de Marcel Gallet.
Ajoutons à cela que la particularité géographique faisant de la montagne bourbonnaise un éperon à deux versants,
l’un de la Loire et l’autre de l’Allier établissait un conflit d’influence
entre les commandements de région Allier/Loire. Le groupe « Alice » (Femme chef de Maquis) fut un moment
accaparé par les FTPF du secteur avec Geneste mais d’un commun accord ils se séparèrent au 31 décembre 43 et
Alice gardant son autonomie rejoindra l’Allier.
Pour restituer les forces maquisardes dans les monts de la Madeleine au début de 1944 on peut trouver :
Un groupe AS à la Chambodie qui éclatera en mars.
Le groupe MOI d’Ervin « extrème gauche ».
Le groupe FTP « Vaillant Couturier » de Geneste au Col du Béal.
Alice et son groupe franc aux Archets
Le groupe « Dédé » se situe à la croix Trévingt mais il se déplace constamment. Celui-ci ne reconnaît pas pour
le moment l’autorité de l’AS. Il se comporte en chef de bande d’un autre âge. Il nuit gravement aux groupes AS en
essayant de recruter leurs jeunes pour son compte. il est anti communiste et opposé aux FTP.
Tout cet ordre sera bouleversé dans les mois qui suivent.
Quand à tous les jeunes, ils ont un comportement généreux, patriotique, et ne se soucient pas des diverses
appartenances et convictions personnelles
Les mois qui suivirent vont voir évolution et disparition de ces éléments et des lieux de séjour.
En ce qui concerne l’AS il reste en mai le groupe dit de la cabane Fayot commandé par Lavigne, avec Burger adjoint.
Il y a une bonne vingtaine d’hommes bien armés. Vers fin juin 44, son secteur devenu dangereux Lavigne descend
sur Chabreloche. A Arconsat le camion bourré d’hommes et d’armes s’écrase contre un mur. 2 bléssés dont un grave
le jeune Griffon qui décédera .Celui ci fait partie de cette résistance chrétienne roannaise avec Paul Forge, Henri
Raffin, Jodard. Les FTP emigrés à Montocel, à proximité, leur porte secours et les recueillent. Lavigne et 4 jeunes
restent chez les FTP.
Burger descend vers le gué de la Chaux où le commandement est confié à Barriquand. Tous deux sont des
résistants intègres et compétents .Le nouveau dispositif de l’AS est considérablement renforcé. Barriquant à forcé
Dédé à rendre les hommes qu’il a débauchés. De nouveaux volontaires arrivent sans cesse. Ce dispositif s’étale au
nord de la ferme Dépalle ( dont la famille sera durement touchée par la répression ) avec Burger à l’est et Barriquand
à l’Ouest. Il est fortement armé. Tout est prêt pour le drame qui va se jouer ce 22 juillet. Les SS de Thiers, la Milice,
les GMR partent à l’assaut.